Adaline est née en Californie, non loin d’une base militaire. Son père, Steven est un gradé des forces spéciales qui s’est reconverti en formateur pour l’armée ; sa mère, Victoria est infirmière dans les bases militaires. C’est comme ça qu’ils se sont rencontrés : lors d’une hospitalisation de Steven. Il a été défiguré lors d’une mission et malgré ça, la belle s’est toujours intéressée à lui. Ils se sont mariés et dans l’année, ils ont eu leur fille. Ils se sont toujours aimés, encore aujourd’hui, Line ne se souvient pas de les avoir déjà entendus se disputer. A moins qu’elle n’ait été trop jeune pour s’en souvenir ?

La petite famille vit heureuse, même si les différents changements de base militaire pèsent sur la plus jeune qui n’arrive pas à se faire d’ami. Ou du moins,  qui n’arrive pas à les garder après son déménagement. C’est à cette époque qu’elle commence à collectionner les pingouins en peluche. Mais elle n’a jamais eu à se plaindre d’un manque d’amour quelconque. Etant fille unique, elle possède toute l’attention de ses parents, qui n’hésitent pas à la couver –même un peu trop.

Elle fait la rencontre de Nathaniel Brite. Un garçon de son âge, balader comme elle, de base en base en fonction de ses parents. Ils ont huit ans lorsqu’ils se croisent pour la première fois. Sans trop savoir pourquoi ni comment, les deux enfants deviennent vite inséparables. Ils dorment ensemble pour pouvoir discuter toute la nuit, au grand dam des parents. Ils peuvent se côtoyer un moment puisqu’aucune des deux familles n’est mutée, ce qui les lie davantage. Chacun trouve en l’autre le frère ou la sœur qu’il ne possède pas.

A l’âge de douze ans, Adaline perd sa mère dans un accident de voiture. Le fait qu’elle n’ait pas mis sa ceinture de sécurité ne lui a laissé aucune chance et depuis ce jour la rousse met un point d’honneur à ce que tout le monde soit attaché quand elle conduit. Elle ne souhaite pas assister de nouveau à ce spectacle. Car oui, elle était dans la voiture quand le drame est survenu. C’est d’ailleurs depuis cette époque qu’elle ne supporte pas les endroits trop clos ou qui lui donne l’impression d’être prisonnière : elle est restée quelques heures incarcérée dans la voiture le temps qu’on les sorte de là.

Il lui a fallu du temps pour se remettre de cette perte, la présence de son père et de son meilleur ami l’ayant fortement aidé.

Elle suit des cours dans l’école militaire pour les enfants de gardés, où elle apprend la rigueur et tout ce qui s’en suit. Son père lui enseigne le Krav-maga pendant son temps libre. Une façon bien à lui de passer du temps avec sa fille tout en s’assurant qu’elle ne soit jamais sans défense. Il lui apprend également à tirer à l’arme à feu et lui offre son premier flingue à dix-sept ans ; qu’elle possède toujours aujourd’hui.

Nathaniel et elle prenne rapidement un appartement ensemble dès qu’ils en ont la possibilité. Ils découvrent les plaisirs de la chair ensemble et restent ensemble pendant quelques années, jusqu’à ce que Nathaniel se rende compte qu’il est également attiré par les hommes. Ils rompent mais leur amitié n’est en rien ébranlée et ils restent sous le même toit. Pour le plus grand malheur d’Adaline qui peut entendre les exploits de son meilleur ami avec ses amants, dans l’appartement. Mais cette vie lui plaît. Elle expérimente un peu tout ce qu’elle peut pendant quelques mois, de l’alcool en passant par des drogues. Sans jamais aller à l’excès, Nath y veille tout comme elle veille sur lui. Mais ça ne dure pas. Elle a des études à mener à bien. Elle suit le cursus en médecine, d’abord sans trop savoir dans quelle branche s’orienter après l’obtention de son M.D (Doctor of Medicine) jusqu’à ce qu’elle fasse un stage. Là, elle se découvre un goût pour l’investigation et le droit et elle se spécialise pour pouvoir exercer en tant que médecin légiste.

Les années d’études sont longues et difficiles et elle aurait parfois abandonné sans la présence de son ami. Mais avec lui, elle peut se vider la tête pour ensuite mieux se concentrer. Nathaniel lui, a choisi un tout autre métier, qui ne plait pas du tout à ses parents : strip-teaseur. Déjà que l’annonce de sa sexualité homosexuelle est très mal passée, quand il a ajouté qu’il bossait dans un club où il dansait en se déshabillant… Bref, ses parents ne veulent plus entendre parler de lui. Adaline, elle, l’a accepté tout naturellement et elle est l’une des fans de son ami. Parfois, elle regrette qu’il soit passé de l’autre bord, avec un corps pareil elle est persuadée qu’il fait un amant super. Et il n’est pas rare qu’elle vienne le voir danser sur scène, simplement pour le plaisir de le voir faire ce qu’il adore : danser et aguicher les gens. Il joue de son charme et Adaline passe toujours un très bon moment en le regardant faire.

Ils sont arrivés à Vegas lorsqu’une place pour la rousse s’est libérée dans la ville. Ils, parce que ce n’était pas concevable qu’ils se séparent. Et Nathaniel n’a pas mis longtemps pour se trouver un boulot dans un club bien fréquenté, car qu’on se le dise, il n’a jamais accepté de bosser dans un endroit douteux où les danses sont plus que des danses. Aujourd’hui, avec son âge qui avance, il pense se reconvertir en prof mais tant qu’il « excite encore les clients » il ne va pas raccrocher, comme il aime le répéter à son amie. De son côté, Adaline aime son boulot, bien que certains cas l’empêchent de dormir parfois, que ce soit à cause de l’état d’un cadavre que les sévices perpétués sur une personne vivante. D’ailleurs, elle aime bosser avec d’autres médecins sur certaines affaires, non pas parce qu’elle ne se sent pas capable de gérer toute seule –sinon elle aurait changé de boulot depuis longtemps- mais pour pouvoir avoir un autre avis que le sien. Oscar est assez sympa dans ce domaine et malgré son manque d’engouement pour la discussion, elle apprécie ses connaissances et sa présence. Et parfois, elle prendrait au sérieux les dires de Kara, tellement les corps sont affreux, mais elle s’y refuse. Si elle commence à admettre qu’en plus des psychopathes et autres tueurs en série humains existent, elle n’est pas certaine de pouvoir dormir tranquillement. Surtout que l’accumulation des agressions ces derniers temps lui fait peur. Depuis cette catastrophe au Complexe, elle se demande si la ville ne serait pas devenue folle.